mardi 16 novembre 2010

LES PENDULES À L'HEURE

vol. 1, no. 20

ÉDITORIAL

Une pétition circule ces jours-ci « demandant la démission du député de Sherbrooke en tant que chef du gouvernement et premier ministre du Québec ». Cette pétition considère qu’il refuse d’accéder à la demande populaire et des différents partis de l’opposition concernant : « la mise sur pied d’une commission d’enquête publique sur les liens étroits entre le financement des partis politiques et l’octroi des contrats gouvernementaux; la mise sur pied d’un moratoire sur les gaz de schiste; et [la négociation], malgré l’opposition d’une forte majorité de la population québécoise, quant aux orientations du gouvernement et aux mesures prévues dans le budget deux mille dix. »

Une conseillère syndicale, Mireille Bénard, du Conseil central du Montréal métropolitain de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a fait parvenir le texte de la pétition aux proches, semble-t-il, avec la mention : ça fait du bien de le faire, -jusqu’aux instances du Parti communiste du Québec. Voilà comment, elle a abouti entre les mains de l’auteur de ces lignes.

Réaction : la colère. Encore une fois, les conseillers de la CSN s’amusent. La croisière s’amuse. Ils ont le sort de plus de 300 000 membres entre les mains, mais ils trouvent plus utile d’enfoncer le clou des stéréotypes quant au Premier ministre, Jean Charest.

Ils ont droit comme n’importe qui de contester l’autorité du Premier ministre. Ils doivent avoir des preuves à l’appui. Surtout, ils ont le devoir de se préparer pour les prochaines élections et de mousser la candidature de personnalités qui supportent leurs orientations. Le feront-ils? Il faut en douter. D’autant plus que, sachant qu’il existe le parti politique Québec solidaire, ils se hâtent de mettre sur pied l’Alliance sociale invitant « tous les groupes progressistes à s’unir pour faire front commun en vue du prochain budget ».

Les mandarins syndicaux veulent garder le contrôle.

De plus, il est de bon ton au Québec, pour tous ces « militants » de dénigrer le Premier ministre et son gouvernement libéral; pour des « syndicalistes » qui n’ont jamais vraiment eu à prendre des responsabilités, à se faire geler sur des lignes de piquetage l’hiver et manger tout ce qui coûte pas cher pour faire valoir ses droits. Tout est en place maintenant. Le grand-père, Eugène Paquet, le savait lorsqu’il militait pour la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (qui a précédé la CSN).

On ne lançait pas d’accusations en l’air à l’époque. La vie n’était pas si facile. Et puis les enjeux étaient clairs. Si on condamnait après-guerre le gouvernement en place pour un programme social, ce n’était pas avec l’espoir caché que cela ouvrirait la voie pour rendre le Québec indépendant. Les syndicalistes d’alors n’étaient peut-être pas « politically correct », mais ils avaient la franchise de leurs convictions les plus intimes.

Aujourd’hui, quand on critique les Libéraux, c’est avec l’espoir que les travailleurs opteront pour l’autre choix : le Parti québécois et son projet d’indépendance du Québec. Nos militants ont l’esprit retors et des conditions de travail et salariales hors du commun. Ils se la coulent douce. Tant mieux pour eux, mais ils doivent s’attendre à ce que les défenseurs de l’honnêteté, de la franchise, de la droiture, et surtout du respect pour les travailleurs -qui ne savent que payer des factures et rattraper le coût de la vie-, lèvent le ton. C’est de cela dont il s’agit : maintenir le pouvoir d’achat. Ce qui amènera la classe ouvrière à congédier un de ces jours toute cette clique qui pavoise . À ce moment-là, c’est la gauche qui remplacera ces gauchistes, au mieux des anarchistes, dont les problèmes des travailleurs n’ont vraiment pas d’importance, tout autant que les derniers sondages sur la progression du vote séparatiste et sa force d’attraction chez « les nouveaux arrivants ».

Ce n’est que partie remise!

-30-

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