BILLET D'HUMEUR
Stephen Harper est un jeune homme fort bien élevé. Il est le Premier ministre du Canada. Il est fier : on a dit de lui qu’il ressemble à John F. Kennedy. Avant de prendre une retraite bien méritée, il a eu le mérite de rendre les guerres plus acceptables dans l’opinion publique de son pays.
On ne lui a jamais demandé, semble-t-il, s’il agit dans les meilleurs intérêts des travailleurs de son grand pays. De toute façon, lui et ses copains ont vite compris que la façon idéale de diriger, c’est par le biais de « ballons d’essai » : on envoie un message et on attend les réactions de la population et la rumeur naissante.
Vous voulez un exemple? Le Parlement a décidé de rapatrier les troupes d’Afghanistan pour le 1er juillet 2011, comment contourner cette décision sans trop prendre de front les travailleurs qui exigent la paix et la fin de l’occupation?
(Photo: finies les tromperies, voici un "Home" qui pourrait te convenir, Stephen; on y accueille les gens en fin de carrière, c'est à Québec).
Semblant de rien, un ministre de son cabinet, Peter MacKay (Défense nationale), annonce début novembre dans Métro « que le Canada pourrait rester en Afghanistan jusqu’en 2014 », mais sans coup férir, i.e. il n’y aurait plus de présence sur le champ de bataille comme tel. Pour dorer la pilule, il s’associe le Parti de l’opposition, le Parti libéral du Canada par le biais d’un ancien premier ministre adjoint, John Manley, qui « a déclaré que la mission d’entraînement (des forces afghanes, ndlr) était une bonne idée pour le Canada après tant d’années de violents combats… »
Les choses étant ce qu’elles sont, le journal montréalais The Gazette ne pourra taire, quant à lui, que deux parlementaires républicains des États-Unis, John McCain et Lindsey Graham, « ont publiquement pressé le Canada de continuer sa mission de combat à Kandahar ». Pudiquement, le quotidien résume la situation en affirmant que « des négociations entre Ottawa et l’Otan sur le rôle d’entraînement pour le Canada ont eu lieu depuis un certain temps. »
Mais non Stephen, tu n’as rien fait d’irrépréhensible. C’est dans la nature même des partis du grand Capital que d’agir de la sorte. En date du 9 novembre, Métro rapporte tes propos cinglants : « Peu importe la tribune et l’enjeu, que ce soit à l’ONU ou devant la Francophonie, le Canada gardera le cap et il s’opposera à ceux qui veulent ‘rayer Israël de la carte’… »
Stephen ne cherche pas du côté des communistes! En marge du Sommet de Lisbonne de l’Otan, « le Comité central du Parti communiste d’Israël (CPI), tient le gouvernement Netanyahu-Barak-Lieberman et l’Administration Obama, qui le soutient entièrement, complètement responsable de l’impasse diplomatique dans la région et du danger d’une autre guerre. Le CPI encore une fois souligne que tout progrès vers un accord de paix passe par l’arrêt de l'implantation des colonies, incluant celles de Jérusalem Est, et qu’un tel accord requiert l’évacuation de toutes les colonies construites dans les Territoires (arabes, ndlr) depuis juin 1967. […]
Le Comité Central a décidé de faire du "socialisme au 21ème siècle" un thème central du 26ème Congrès du CPI qui aura lieu en 2011. Le Comité central et les instances locales initieront et feront la promotion de discussions sur ce sujet tout en développant le point de vue de classe sociale comme noyau de toute analyse sociale et politique, ainsi que de l’unité juive et arabe au sein du parti. »
Il ne faut pas que ça t’horripile Stephen, d’autant plus que le Parti communiste du Canada appuie le point de vue de ses camarades israéliens.
Plus que tout et malgré la campagne inouïe des mass média, tu savais que le mouvement communiste international n’avait pas rendu l’âme. Aussi, ce fut encore davantage un brutal réveil que d’apprendre via l’ambassade du Canada à Moscou (Russie) que 50 000 personnes ont marché dans les rues de la capitale, à l’appel du Parti communiste pour commémorer le 93ème anniversaire de la Révolution d’Octobre.
Le site de Solidarité internationale PCF (Parti communiste français, ndlr) a permis au secrétaire général du parti, Guennadi Ziouganov, « de rappeler toute la vigueur du parti héritier du PCUS fondé par Lénine, mentionnant que le PC russe a réalisé 25 000 adhésions, surtout chez les jeunes, l’an dernier; ainsi que les derniers résultats électoraux obtenus ».
Le dirigeant communiste a conclu : « Au XXème siècle, notre Parti a relevé trois fois notre pays de situations extrêmement délicates. Et au XXIème siècle, les communistes, avec les forces populaires patriotiques, sous la bannière de la grande révolution d’Octobre et de la grande Victoire assureront son rétablissement à l’avenir! Notre cause est juste, à nous la victoire! »
Oui, Stephen, toutes ces choses : « communistes, marxistes, socialistes… » c’est un petit peu dur à avaler, surtout quand on se sent si bien en selle. Pourtant, ce sont des idées qui naissent spontanément dans la conscience des ouvriers. Le Parti communiste qu’on feint d’ignorer, lui, existe et organise ce flot indomptable de rébellion qui bouillonne chez les travailleurs.
Peut-être penseras-tu que c’est uniquement le Parti conservateur qui est visé? Détrompe-toi, c’est le système capitaliste, en putréfaction, qui est la cible –encore un peu floue certes- mais réelle.
Si tu voyais comment la journée s’annonce belle à Montréal aujourd’hui!
(Photo: centre-ville de Montréal; un mot pour rappeler que le Parti conservateur n'a aucun élu dans les trois plus importantes villes du Canada: Toronto, Vancouver et Montréal - le tiers de la population canadienne).
La Vie Réelle: www.laviereelle.blogspot.com
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