L’Association régionale de Montréal du parti Québec solidaire (QS) fait parvenir, ces jours-ci, son bulletin Vers le programme. Étant le membre en règle no., 1011444, je me permets de le commenter; d’autant plus que j’ai une double appartenance. Je suis aussi membre du Parti communiste du Canada.
Ainsi, Québec solidaire se félicite de la participation, lors de l’assemblée de l’Association du 16 septembre 2010, de Gaétan Châteauneuf, président du Conseil Central du Montréal métropolitain (CSN), « cette rencontre peu commune avait aussi pour but de bâtir un dialogue entre le parti et les mouvements sociaux, en vue de renforcer les liens avec les organisations sociales… »
Le programme du Parti communiste affirme, lui, que : « Les communistes luttent pour renforcer l’unité d’action avec toutes les forces ouvrières, progressistes et démocratiques. Le Parti communiste cherche à coopérer avec d’autres organisations au sein des mouvements ouvrier et démocratiques et travaille à développer de larges coalitions, alliances et regroupements de front uni pour défendre et promouvoir les intérêts de la classe ouvrière et les droits sociaux, économiques et démocratiques du peuple ». (p. 109)
POUR UNE SOCIÉTÉ SOLIDAIRE ET ÉCOLOGIQUE!
Au chapitre de l’économie et du travail, il y a toutefois quelques notes discordantes. Ainsi, le document de QS stipule : « Il nous faut tenir compte du contexte politique que nous vivons depuis 30 ans. Pour la plupart, c’est un contexte de défaites et de recul des forces populaires et progressistes ». Quant aux communistes, ils disent : « Mais malgré tout son pouvoir économique et idéologique actuel, le capitalisme monopoliste est plongé dans une profonde crise systémique dont il est incapable de sortir ». (p.12-13)
Ne faut-il pas rappeler les grandes manifestations de Montréal et de Québec où des dizaines de milliers de travailleurs de l’État ont défendu bec et ongles leurs revendications en 2010 et dans des températures pas toujours clémentes. On pourrait aussi parler des batailles des travailleurs grecs et français. Là, ils sont des millions à lutter pour les retraites, les salaires et les programmes sociaux.
(Photo SolidNet: manifestation organisée par le Mouvement syndical militant grec, PAME, en 2010).
Le document de QS note que « même des mesures comme la réduction du temps de travail ou la socialisation du secteur financier […] sont perçues comme utopiques par les gens que nous cherchons à attirer ».
Il y a deux choses ici. D’abord, le QS n’est pas la devanture d’un commerce de soldes pour les gens qui font du lèche-vitrine sur la rue Ste-Catherine; ils ont des convictions. Deuxièmement, ils savent qu’il faut un rassemblement et que l’union fait la force autrement, il n’y a pas de réforme possible. Ça ne veut pas dire que dans le vacuum actuel, ils abdiquent.
Le document est ensuite un peu confus; on parle de mesures de transition. On hésite à nommer le but ultime de la démarche : l’instauration du socialisme au Québec. « Cela ne veut pas dire que le programme doive se taire sur le but ultime de la transition ». Alors, allons-y carrément : « Dans un Canada socialiste, les principaux moyens de production et de distribution de la richesse appartiendront collectivement à la société dans son ensemble. […] La précarité, la misère, l’insécurité et la discrimination, qui font partie intégrante de l’exploitation capitaliste seront éliminées. Le socialisme établira finalement une nouvelle société basée sur la solidarité, l’égalité et l’émancipation. » (p. 7)
L’agriculture
« Voulons-nous une autosuffisance alimentaire à la cubaine? Une alimentation locale, même si cela entraîne une diminution de la diversité des aliments offerts selon la saison?" La réponse est non. Même Fidel n’en veut pas! N’oubliez pas que le blocus contre Cuba empêche entre autres un commerce libre, notamment au chapitre de l’alimentation.
Par ailleurs, le Parti communiste dénonce la situation actuelle au Canada. « Les monopoles financiers et industriels dominent l’agriculture, et les fermiers doivent, d’une part, acheter les semences, l’équipement et les autres intrants aux prix élevés fixés par les puissants monopoles d’emballage, de mouture et de manutention des grains et de transport ferroviaire. Le capital monopoliste les écorche vifs en contrôlant les marchés, les prix et les crédits… » (p. 29) Les cultivateurs québécois en auraient encore long à rajouter, donnez-leur la parole!
Le programme conclut : « Nous revendiquons: l’accès à un travail décent par la hausse substantielle du salaire minimum et des conditions de vie décentes pour toutes les personnes à l’aide sociale. »
Les communistes disent, pour leur part: « En supprimant le lourd tribut extorqué par la classe des capitalistes sous la forme de profits, de loyers, d’intérêts et de spéculations parasitaires, et en éliminant le terrible gaspillage qu’entraînent la production militaire et les guerres, les crises économiques, la surproduction, l’obsolescence planifiée de marchandises vendues aux consommateurs, le chômage, la rivalité acharnée, la publicité compétitive, entre autres, l’État socialiste mettra à la disposition de la société d’immenses ressources actuellement gaspillées. » (p. 99)
(Photo: 75 000 participants à la manifestation organisée par le Front commun intersyndical en mars 2010 à Montréal).
Le dernier mot revient au député Amir Khadir : « Nos leaders politiques sont trop à l’écoute de ces monarques de l’économie-casino qui se croient tout permis et proposent une société sans justice sociale. Pourtant, la crise économique a bien montré la faillite d’un système basé sur l’enrichissement individuel, au détriment de l’enrichissement collectif… »
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Sources : Vers le programme, Association régionale de Montréal, Québec solidaire
et le Programme du Parti communiste du Canada (Québec)
danieleugpaquet@yahoo.ca
http://www.laviereelle.blogspot.com/
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