COMMENTAIRE POLITIQUE
Ce sera sans doute la dernière grande bataille politique du premier ministre libéral Jean Charest. Il doit rétablir sa réputation dans une affaire de trafic d’influence visant la nomination des juges et lutter contre l’érosion de son prestige. Les grands milieux d’affaires ont les yeux rivés sur les sondages d’opinion publique. Vont-ils l’abandonner?
Il est toujours le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) qui avait incarné pour la jeunesse des années 1960, la lutte contre le régime nationaliste de droite du Premier ministre Maurice Duplessis, la fin d’une époque d’obscurantisme social et de grand retard économique. Ces personnes, démocrates jusqu’au bout des ongles, âgées aujourd’hui de plus de 60 ans, - donc des retraités -, vont probablement soutenir le PLQ jusqu’au bout.
Quant aux nationalistes, ils ont requinqué la boutique en lui donnant un vernis social-démocrate au tournant des années 1970; ils ont fondé le Parti québécois (PQ). Les travailleurs ont suivi le mouvement et ils représentent une force active, ne sont-ils pas syndiqués à 40% de l’ensemble de la main-d’œuvre? Ne s’impliquant pas à outrance dans l’enquête en cours, le PQ se contente, mine de rien, de réclamer un moratoire sur le gaz de schiste pour préserver notre identité
nationale; dixit, prolixe, la chef Pauline Marois.
Ces dernières années, face à ces deux grandes formations, se sont ajoutées, le Parti vert (sympathique chez les cols blancs et des jeunes), le parti Québec solidaire (la coqueluche de la nouvelle petite-bourgeoisie nationaliste et gauchiste) ainsi que l’Action démocratique du Québec (aux relents de la droite extrême).
Seul le Parti communiste du Québec (Canada) s’est éteint et puis s’est ranimé au gré de la conjoncture internationale. Les communistes manquent d’initiative semble-t-il. Enfin, ils ne progressent pas. Pourtant la situation est plus que favorable. Le peuple québécois a déjà acquis une grande expérience politique et idéologique après avoir porté au pouvoir ou aux portes du pouvoir à peu près tous les partis et goûté aux recettes de chacun d’entre eux.
Aujourd’hui, les travailleurs québécois sont assez satisfaits de leur sort, mais ils sont inquiets pour la relève, pour la jeunesse. Quel avenir leur laissons-nous? S’ils sont assez blasés des partis politiques, ils font toujours confiance au mouvement syndical malgré les campagnes médiatiques orchestrées pour le déstabiliser. On monte en épingle des cas de fraudes dans certains syndicats; rapidement les travailleurs se rendent compte que ce n’est pas généralisé.
Voilà pourquoi ce serait le bon temps pour la Fédération syndicale mondiale (FSM), basée à Athènes, en Grèce, de s’implanter avec l’appui des centrales québécoises sur le territoire québécois. On peut penser que la chose pourrait être possible pour l’ensemble du Canada. Son congrès d’avril 2011 en discutera.
LA FORCE CONTRE LE PEUPLE
Face à l’indépendance qu’affiche le peuple face au pouvoir politique et éventuellement aux grands milieux d’affaires, les gouvernements, - à commencer par l’État fédéral-, ne pourraient refaire le coup d’Octobre 1970 et invoquer une insurrection appréhendée. À l’époque, un petit groupe de jeunes d’extrême-gauche ultra-nationaliste avait kidnappé un ministre québécois (Pierre Laporte) et un chargé d’affaires britannique (James Richard Cross). Il n’y a pas grand monde qui « goberait » une pareille salade maintenant.
De plus, les troupes ne sont plus aussi fiables. À commencer par les soldats du 22ème Régiment royal canadien, établi à Valcartier, près de la ville de Québec. Ses membres, des soldats canadiens-français, ont servi en Afghanistan et la majorité a sincèrement compati à l’exploitation et à la détresse des populations locales. Ils ont fléchi devant la misère et la corruption.
En un mot, ils se sont « humanisés ». De plus, ils ressentent l’injure nationale, alors qu’ils doivent faire tous les efforts, à commencer par apprendre l’anglais s’ils veulent sortir de « Valcatraz » pour être muté ailleurs au Canada. Les militaires anglophones n’ont pas à apprendre le français. De plus, les francophones font l’objet de moquerie…
Finalement tout est sur la table, y compris l’enracinement des idées communistes dans la population.
Le Québec est vraiment devenu un maillon faible dans la chaîne de la domination des peuples par les grandes sociétés multinationales; heureusement, ils ne sont pas cyniques et écœurés, c’est donc dire qu’ils acceptent toujours que le mouvement syndical soit un rempart.
danieleugpaquet@yahoo.ca
www.laviereelle.blogspot.com
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