mardi 7 septembre 2010

LE MONDE, ÇA COMMENCE À MONTRÉAL

vol. 1, no. 5

OPINION SUR LA QUESTION LINGUISTIQUE AU QUÉBEC

J’écoutais la chanson Harem de Sarah Brightman, enregistrée « live » à Las Vegas (USA). Quel ravissement! J’aime depuis ma jeunesse les rythmes orientaux. Ça me vient d’un voyage en URSS, à Bakou (Azerbaïdjian) pour être plus exact, en 1977. Distraitement, je feuilletais La Presse du jour et je tombe surpris sur le titre : « St-Pierre défend le droit à l’école anglaise ». Pourquoi pas, que je me dis?

Mais j’y lis qu’une coalition de mouvements nationalistes (Parti québécois, Bloc québécois…) presse donc le gouvernement Charest d’interdire purement et simplement l’accès des francophones et des immigrants au réseau anglophone… » Tiens!

Mon sang n’a fait qu’un tour. Je suis en colère.

Avant la loi 101, j’ai étudié dans une école secondaire anglophone de Québec, The St.Patrick’s High School; ce fut l’immersion complète. J’y ai appris l’anglais et cela m’a servi toute ma vie. Quand j’étais leader étudiant, mes amis me déléguaient auprès des étudiants anglophones de l’Université McGill, et du cegep Dawson pour qu’ils s’unissent aux étudiants francophones membres de l’Association nationale des étudiants du Québec (ANEQ).

Dans ces années-là, j’ai rencontré les membres du Parti communiste du Québec PCQ). Ils m’ont dit : « ce n’est pas la langue qui pose problème, c’est le fait que la nation canadienne-française n’est pas reconnue, ainsi que son droit à l’autodétermination jusqu’y compris le droit à la sécession."

J’ai défendu cette politique au congrès de la National Union of Students (du Canada anglais), lors de leur congrès de Calgary en 1977. Ils ont largement adopté celle-ci.

Et puis, il y a eu le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à La Havane (Cuba); il fallait donc se débrouiller en espagnol. C’est ce que j’ai fait; c’était en 1978. En 1979, je suis délégué par le Parti communiste à l’École supérieure des cadres des partis communistes près du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique; nous étudions au centre de Moscou.

Quelques rudiments de la langue russe s’imposaient.

Un séjour à l’hôpital

J’ai été malade quelques années. J’ai suivi des cours par correspondance, notamment d’espagnol. Je parle assez bien aujourd’hui. J’ai aussi rencontré un vieux patient juif; le soir pour se calmer, il me donnait des dictées en allemand et moi, je lui racontais mon dernier voyage à Berlin. Alles Gute! Ça me rappelait un autre vieux camarade juif, connu en 1981, qui m’a donné le goût d’apprendre le yiddish; c’est un dialecte alémanique, mais l’alphabet est hébreu. C’est comme le « joual » québécois par rapport au français international. Il aimait énormément les ouvriers canadiens-français. Il a voté pour le « oui » au référendum et joyeusement…

Étant donné que j’avais du temps, quelques années, je me suis organisé et j’ai étudié : l’arabe et le polonais. Au sortir de l’hôpital, j’ai repris des cours de russe à la Société culturelle Québec-URSS à Montréal. Il faut que je remercie mon professeur; elle s’appelle Larissa Kanondjian. Elle m’a suivi durant de nombreuses années. Après ce fut un tourbillon : chinois mandarin (avec l’interprète de René Lévesque), allemand à l’Éducation permanente de l’Université McGill.

Étant donné que j’aime beaucoup les variétés italiennes, j’ai appris la langue de Dante.

Je me tiens toujours informé sur l’actualité internationale. J’ai pris connaissance des mouvements politiques en Grèce. Le secrétaire général de la Fédération syndicale mondiale (FSM), George Mavrikos, m’a invité au 16ème congrès qui aura lieu à Athènes du 6 au 9 avril 2011. J’apprenais déjà le grec moderne depuis quelques semaines; j’ai alors décidé de redoubler d’ardeur.

Quand je mesure le chemin parcouru et que j’apprends qu’on veut interdire l’école anglaise aux canadiens-français et aux immigrants, je me fâche. Quoi, on méprise mon peuple, on veut l’écraser et le garder dans l’ignorance. En plein dans le style de Maurice Duplessis. Il n’en sera pas question.

J’ai trop vu d’opportunités perdues parce que les candidats francophones ne parlaient pas anglais. Par exemple, à l’Université du Québec à Montréal, où j’ai suivi et terminé des études en Communications, le directeur du Département, Antoine Char, m’avait demandé de réunir un petit groupe pour participer à une émission de radio sur la chaîne publique anglophone de Radio-Canada. La recherchiste de la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) m’a dit gentiment que j’étais un peu trop vieux, elle voulait des « jeunes »; mais il n’y avait personne qui parlait anglais dans la classe.

Je travaille pour une revue en santé mentale, Mentalité, et je suis le seul qui parle anglais couramment. Alors, le rédacteur en chef me déniche facilement des tâches, y compris des entrevues avec des personnalités du milieu en visite au Québec, comme le très réputé psychologue, Thomas Kirk, du Connecticut (USA).

Les nationalistes sont rétrogrades. Ils m’insultent. Je n’aime pas leur façon de traiter les Canadiens-français comme si nous étions des abrutis et des ignorantins. Il n’y a rien qui excuse leur étroitesse d’esprit; on comprendra qu’ils veulent garder le contrôle du « troupeau ». Les communistes ne seront jamais, au grand jamais d’accord avec une telle condescendance. Je pense que mon français est assez correct pour qu’ils me comprennent. Basta!

danieleugpaquet@yahoo.ca

www.laviereelle.blogspot.com

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